
Jurançon, nouvel eldorado des GRANDS BLANCS du Sud-Ouest et de la France !
Jurançon, la belle endormie du Sud-ouest … Longtemps connue que pour ses vins moelleux, elle connaît depuis quelques années un changement dans sa production de vins, les vignerons s’orientant de plus en plus vers la production de grands blancs secs… emmenée par une bande de jeunes qui défendent des vins de terroirs !!
Et pour cause, Jurançon a tous les éléments pour devenir la nouvelle région phare de production de grands blancs secs !
Des cépages autochtones comme les Manseng (Petit et Gros) : le terme de « Manseng » signifierait « Cépage de la Maison ». « Mans » ou « manse » est la maison du maître par opposition au bordalès, la maison du métayer. Ses grappes sont plutôt moyennes et plus ou moins compactes. Génétiquement parlant, les Mansengs (Petit et Gros) se situent dans la continuité de ceux appartenant aux groupes du Courbu et du Camaraou noir ! Les Mansengs sont des cépages tardifs. Le Petit Manseng a un rendement très faible malgré une végétation très exubérante ! C’est un cépage à petites baies avec une peau épaisse, possédant une très bonne aptitude au passerillage ! Le Gros Manseng est un cépage vigoureux et assez fertile, c’est un cépage précoce pour son débourrement, mais tardif pour sa maturité ! On retrouve plus rarement, de vieux cépages complémentaires comme les Courbus (Gros et Petit) et aussi le Camaralet, le Lauzet et même le Claverie ou le Raffiat de Moncade, qui ont quasi disparu des radars… Autrefois, avant le Phylloxéra, on dénombrait plus de 500 cépages dans tout le piémont pyrénéen. Quelques cépages reviennent en force surtout pour la production des Jurançons Sec. On y retrouve de plus en plus le Camaralet dit de Lasseube, cépage avec des grappes moyenne, mais compactes et de petites baies. Pour les Courbus, ils proposent des grappes petites, mais trapues, on les reconnait par leur léger voile rose sur les baies ! Quant au cépage Lauzet, qui a bien failli disparaître à la fin des années 80, on reconnait le cépage par ses grappes et baies toutes petites ! On retrouve même encore dans certaines parcelles (souvent de vieilles vignes) quelques pieds de Raffiat de Moncade ou encore de Claverie qui donne de grosses baies très juteuses !
Il y a aussi et surtout un terroir unique, du moins plusieurs terroirs… Le plus connu étant le Poudingue (argile, limon, sable mélangés aux gros galets descendus autrefois du Gave !) qui domine la Chapelle de Rousse. Il y aussi des argiles à graviers à Jurançon ; entre Gan et Lasseube on va retrouver une dalle calcaire ; dans le secteur de Monein on y trouve des replats de graves, d’argile et de galets siliceux… Mais il y a aussi quelques schistes vers Lucq de Béarn !!! De plus, le climat varie entre la rigueur montagnarde sur les secteurs de Lasseube, Jurançon, Gan où les vignes sont les plus proches des Pyrénées et un climat à la douceur océanique et aux chaleurs méridionales en été sur Monein et ses environs !
Surtout, l’appellation connait une nouvelle génération de vignerons qui ne peut que nous enthousiasmer en tant qu’amateur de grands blancs par leur volonté de démontrer que Jurançon n’a rien à envier aux autres régions viticoles ! Pour n’en citer que quelques uns (car oui il n’y a pas qu’eux…), on retrouve Maxime Salharang du Clos Larrouyat sur le secteur de Gan avec des vins d’une grande pureté ! Maxime a repris les terres de son grand-père pour y replanter de la vigne il y a une dizaine d’années, premier millésime de Maxime est 2014, dès le départ il se fait remarquer par des vins droits et fins. Sur le secteur de Monein, on retrouve Franck Lihour du domaine Castera qui est revenu depuis le millésime 2014, après quelques années à naviguer entre la Bourgogne et la Corse. Franck s’inspire de ce qu’il a vu pour mettre en place des cuvées parcellaires pour mieux exprimer son terroir de Monein, Tauzy mais aussi Mémoria (1/2 sec sur ses plus vieilles vignes !), qui imposent un style et s’affinent de millésime en millésime pour devenir des incontournables de ce secteur !
Plus à l’ouest, on y retrouve Jean-Baptiste Semmartin du Domaine Lajibe. Après une première vie de sportif de haut niveau, Jean-Baptiste se lance dans la viticulture. Après des études à Bordeaux et des premières expériences dans le Médoc, il part bosser quelque temps pour une cave coopérative de Banyuls avant de travailler 4 ans en Bourgogne chez Emmanuel Giboulot. Pendant ces années, il prendra le temps de peaufiner, d’analyser ses connaissances avant de revenir dans la région pour devenir le chef de culture du domaine Cauhapé. À partir du millésime 2015, Jean-Baptiste récupère de vieilles vignes avec un collègue pour vinifier ses premières cuvées. Là aussi, la culture de Jean-Baptiste fait qu’il isole chaque secteur pour en faire une cuvée parcellaire avec des identités bien différentes ! Le Domaine Lajibe nait officiellement à partir du millésime 2017 et connait un engouement féroce dès le départ…
Bien entendu, ces 3 vignerons qui font parties de la nouvelle garde de Jurançon ne sont pas seuls, mais sont sans doute ceux dont on entend parler le plus, mais derrière eux se trouve une ribambelle de vignerons, certes discrets, mais de qualité… On peut citer Jean-Pierre Proharam (Domaine Haugarot) et Antonin Valton (Domaine Vignau La Juscle ) à Saint Faust ; Sébastien Bordenave (Domaine Coustarret) à Lasseube ; mais encore la très dynamique et infatigable Irène Guilhendou du Domaine Latapy à Gan… Cette liste n’est qu’un échantillon non exhaustif de ces vignerons talentueux qui proposent de grands vins de terroirs … !